Centre d’Etudes et de Recherches en Administration Publique

Accueil du site - Revue Pyramides - NumĂ©ros parus - Pyramides n°9 - Les services publics et l’espace mondialisĂ© - L’ethnisme, le projet d’autonomie sociale et individuelle. Jean-Paul Nassaux

Version intégrale sur revues.org

RĂ©sumĂ© :

Si certains mouvements d’affirmation de la diffĂ©rence, par exemple, le fĂ©minisme, s’inscrivent dans ce que CornĂ©lius CASTORIADIS a dĂ©fini comme le projet d’autonomie sociale et individuelle de la civilisation grĂ©co-occidentale, ce n’est pas le cas de l’ethnisme qui enferme l’individu dans une appartenance prĂ©dĂ©terminĂ©e. L’ethnisme prĂ´ne aujourd’hui une Europe des rĂ©gions qui favoriserait des ensembles ethniquement homogènes. Dans certaines rĂ©gions, il veut imposer l’apprentissage d’une langue rĂ©gionale qui n’est plus parlĂ©e par la large majoritĂ© de la population, alors que le combat linguistique doit correspondre Ă  un besoin social. La crispation identitaire que vĂ©hicule l’ethnisme dĂ©bouche sur l’exclusion, voire sur la violence. La facultĂ© autocritique, qui reprĂ©sente une des dimensions les plus intĂ©ressantes de la civilisation occidentale fait dĂ©faut aux mouvements ethno-rĂ©gionalistes. Par contre, en contribuant Ă  l’affaiblissement des Etats, lesquels reprĂ©sentent un obstacle Ă  la mondialisation Ă©conomique, l’ethnisme s’intègre dans la face nĂ©gative de la civilisation occidentale, Ă  savoir, l’expansion illimitĂ©e du capitalisme.