Accueil du site - Revue Pyramides - Numéros parus - Pyramides n°25 - La démocratie sous contrainte - Le homegrown jihadism et la recomposition de l’action publique de sécurité dans les Etats démocratiques européens

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Résumé

Depuis le 11 septembre 2001 est née une nouvelle forme d’action terroriste appelée homegrown jihadism en référence aux menaces que fait peser l’Islam radical sur les démocraties occidentales. Le homegrown jihadism qualifie des opérations de violence à l’intérieur des Etats-Nations par des ressortissants de ces pays sans nécessairement posséder de liens visibles avec les revendications qui les animent. L’analyse des caractères de cette menace témoigne de la nécessité de s’écarter de l’interprétation du "loup solitaire" pour mesurer des points de vue culturel, économique et sociaux, les conditions objectives et les motivations rationnelles de passage à l’acte de ces nouveaux terroristes. La découverte de cette menace jusqu’ici inédite a montré aux Etats démocratiques l’inadaptation des politiques de lutte anti-terroriste centrées jusqu’à aujourd’hui sur le grand terrorisme international. Le poids de la culture de l’anti-terrorisme permet de comprendre la lenteur des adaptations promues dans l’architecture du renseignement. Aujourd’hui, mieux pris en considération comme menace, le homegrown jihadism apparaît néanmoins engager des modifications substantielles des Etats occidentaux en confortant la recherche du renseignement en direction des individus dans leurs actes privés et publics mais aussi en déterminant des réformes administratives des services de renseignement établies sur le dépassement entre sécurité intérieure et sécurité extérieure, sur le contrôle plus strict des frontières nationales et européennes et sur le renforcement de la coopération internationale tant en matière de renseignement que d’entraide judiciaire.