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Résumé :
Le concept de souveraineté a fait l’objet de de critiques touchant à la fois ses fondements doctrinaux et ses applications concrètes. L’objectif de cette contribution est de démontrer qu’il serait pourtant prématuré de le remiser au rang des accessoires de la science politique. L’analyse des « nouvelles » formes d’administration internationale de territoires en donne une illustration ¬dans la mesure où le concept de souveraineté s’avère être un critère particulièrement pertinent pour évaluer la portée politique et les effets juridiques des interventions extérieures. L’utilité du recours au concept de souveraineté, sur un plan méthodologique, apparaîtra sans doute un peu paradoxale puisqu’il permet de qualifier des situations dans lesquelles il n’existe pas réellement un pouvoir souverain. C’est pourquoi, la seconde partie de la contribution s’interroge sur l’opportunité d’utiliser le concept de gouvernance internationale, un concept que l’on présente généralement comme mieux adapté aux réalités du monde contemporain. Une telle substitution, justifiée le plus souvent par un pragmatisme de bon aloi, est aussi considérée comme plus susceptible de contribuer à la consolidation des principes démocratiques dans les pays placés sous administration internationale. Quoi qu’il en soit, il apparaît évident que les problèmes méthodologiques que soulève l’utilisation du concept de souveraineté et de gouvernance internationale, sont éminemment liés à des positionnements normatifs sur lesquels il est difficile de faire l’impasse.