Cette contribution examine et pointe au regard de l’éthique publique, les dangers de la conversion irraisonnée de l’administration publique aux nouveaux principes et méthodes du management privé. Le texte met l’accent sur la nécessité pour les services publics d’ajuster avec discernement certaines pratiques managériales au contexte, voire de les refuser dans certains cas. Les diverses facettes du New Public Management sont examinées : les aspects positifs d’adaptabilité et de rapidité sont mis en balance avec le volet passif telle que la perte de la mémoire organisationnelle du service public et une instrumentalisation d’autrui réduit à une ressource productive. En fin de compte, un usage trop souvent bureaucratique des nouveaux outils de gestion handicape une bonne gestion. Par ailleurs, le recours, parfois cynique, à l’éthique pour des fins productives engendre l’épuisement des meilleurs, le désengagement et la démotivation.