Accueil du site - Revue Pyramides - Numéros parus - Pyramides n°13 - Egalité et laïcité dans les services publics - Solder l’Occupation... L’épuration interne de la gendarmerie belge (1944-1948). Jonas Campion

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Résumé :

La Libération du mois de septembre 1944 constitue une période capitale de l’histoire de l’administration belge. Elle se caractérise par un inévitable mouvement d’épuration, destiné à éloigner les « inciviques » des emplois publics et par là , de l’ensemble de la société. Ce phénomène prend une double forme : une épuration judiciaire d’abord, une épuration administrative, initiée par un arrêté-loi du 25 septembre 1944, ensuite. Cette épuration interne se situe au sommet d’une relation triangulaire entre l’administration, ses autorités de tutelles, et la population servie. Elle participe à une redéfinition des concepts de légitimité et de légalité des instances administratives par rapport au travail fourni durant l’Occupation d’une part, dans la société libérée d’autre part.

Dans cette contribution, nous interrogeons sa mise en pratique par rapport à une administration particulière : la gendarmerie. L’intérêt de la démarche vient du caractère mixte de cette institution, incarnée par un statut hybride, entre tradition administrative et identité militaire. Nous y détaillons l’organisation et l’évolution des procédures épuratoires établies en première instance entre septembre 1944 et la fin de l’année 1947, pour en analyser l’impact sur l’identité professionnelle et l’autonomie institutionnelle du corps de gendarmerie.