Centre d’Etudes et de Recherches en Administration Publique

Accueil du site - Revue Pyramides - NumĂ©ros parus - Pyramides n°22 - Ethique publique et administrative : la dĂ©convenue ?

Sous la direction d’Alexandre Piraux et Luc Wilkin

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  • Mentir et tricher : perte du sens moral ou professionnel exemplaire ? DĂ©ontologisme et consĂ©quentialisme en Ă©thique professionnelle. Pierre-FrĂ©dĂ©ric Daled

    L’« Ă©thique appliquĂ©e » peut-elle contribuer Ă  construire le sens d’une action ? Selon Le Monde du 19 dĂ©cembre 2009, d’après une enquĂŞte menĂ©e en France, « les salariĂ©s de l’administration publique seraient, avec ceux des banques et des assurances, les plus prompts Ă  dĂ©clarer devoir se comporter d’une manière contraire Ă  leurs valeurs » . Mais quelles sont ces valeurs et sur quelles bases thĂ©oriques l’éthique appliquĂ©e peut-elle donner un sens au fait de devoir parfois se comporter d’une manière contraire Ă  ses valeurs ?

  • La privatisation de l’Ă©thique administrative. Alexandre Piraux

    Cette contribution examine et pointe au regard de l’éthique publique, les dangers de la conversion irraisonnĂ©e de l’administration publique aux nouveaux principes et mĂ©thodes du management privĂ©. Le texte met l’accent sur la nĂ©cessitĂ© pour les services publics d’ajuster avec discernement certaines pratiques managĂ©riales au contexte, voire de les refuser dans certains cas. Les diverses facettes du New Public Management sont examinĂ©es : les aspects positifs d’adaptabilitĂ© et de rapiditĂ© sont mis en balance avec le volet passif telle que la perte de la mĂ©moire organisationnelle du service public et une instrumentalisation d’autrui rĂ©duit Ă  une ressource productive. En fin de compte, un usage trop souvent bureaucratique des nouveaux outils de gestion handicape une bonne gestion. Par ailleurs, le recours, parfois cynique, Ă  l’éthique pour des fins productives engendre l’épuisement des meilleurs, le dĂ©sengagement et la dĂ©motivation.

  • L’administration aux prises avec l’Ă©thique et la dĂ©ontologie. Conclusions de la journĂ©e d’Ă©tude du 27 octobre 2010. AndrĂ© Nayer

    Je me disais : « l’éthique ne fait pas de bruit ! ». Je reste sans voix face Ă  la multiplication des interpellations surgies au cours de cette journĂ©e… Je ne me suis pas dit « mais dans quelle galère… », plutĂ´t « mais dans quelle voiture est-ce que je me retrouve ? », pour paraphraser un des exemples donnĂ© par Jean-Claude Lacroix, en relation avec la gestion, notamment du charroi, en notre bonne ville de Charleroi. En prospective, on note que plus on roule vite sur une route, plus il faut de puissants phares . Vous avez pratiquĂ© de la Formule 1, quels sont donc les phares qui m’ont aidĂ© Ă  Ă©viter, quelque peu, les bas-cĂ´tĂ©s, les fossĂ©s… ?

  • L’ethos public en tant que processus social dynamique. Isabelle Fortier et Yves Emery

    Les rĂ©formes administratives du secteur public, regroupĂ©es sous l’appellation de la Nouvelle gestion publique, affectent durablement le contexte dans lequel travaillent les agents publics, questionnant leurs valeurs et motivations, voire plus fondamentalement leur identitĂ© professionnelle. La confrontation actuelle des modes de fonctionnement privĂ© et public a le mĂ©rite de soulever l’interrogation sur la spĂ©cificitĂ© de ce qui anime ces deux domaines d’action humaine. Bien que certaines Ă©tudes fassent Ă©tat de l’existence d’un ethos spĂ©cifique au secteur public, il est souvent rĂ©duit aux questions abstraites de valeurs ou aux motivations individuelles des agents. Or l’ethos public est plus qu’une collection de valeurs particulières comme la poursuite de l’impartialitĂ© ou l’intĂ©gritĂ©. C’est aussi plus que la somme des motivations individuelles. L’ethos public, c’est une conception du vivre ensemble qui permet de concrĂ©tiser des valeurs dans l’action et qui peut soutenir une visĂ©e Ă©thique du bien commun. VoilĂ  ce qu’une Ă©tude exploratoire nous permet d’avancer. Cette recherche vise Ă  comprendre, Ă  partir de rĂ©cits de vie de gestionnaires publics et du concept d’identitĂ© narrative, comment ils en sont venus Ă  comprendre et interprĂ©ter la spĂ©cificitĂ© du secteur public et comment cet ethos se caractĂ©rise pour eux en termes de relations et d’interactions sociales avec leur personnel, les politiques, les groupes d’acteurs avec lesquels ils interagissent et les citoyens. ConsidĂ©rant le rĂ´le essentiel exercĂ© par les gestionnaires publics dans le fonctionnement du système politico-administratif, et l’importance des dynamiques sociales pour le fonctionnement et l’intĂ©gritĂ© de l’action de l’État, les rĂ©sultats de cette recherche sont très utiles pour une rĂ©flexion approfondie sur les rĂ©formes en cours.

  • La construction d’un dispositif Ă©thique : l’expĂ©rience d’une tension problĂ©matique. Luc BĂ©gin et Lyse Langlois

    L’examen des initiatives d’éthique organisationnelle dĂ©veloppĂ©es dans les administrations publiques canadiennes et quĂ©bĂ©coises permet de constater une tension entre deux grandes manières de concevoir l’éthique organisationnelle, ses finalitĂ©s, les types d’intervention Ă  promouvoir et les dispositifs Ă©thiques Ă  implanter dans les organisations. D’un cĂ´tĂ© s’est dĂ©veloppĂ© un modèle de valeurs partagĂ©es, de l’autre cĂ´tĂ© s’est consolidĂ© un modèle de conformitĂ©. La tension entre ces deux modèles d’éthique organisationnelle se rĂ©percute inĂ©vitablement sur les initiatives d’implantation d’une dĂ©marche Ă©thique dans les organisations. L’article fait Ă©tat d’une expĂ©rience de construction et d’implantation d’un dispositif Ă©thique qui n’a pu ĂŞtre menĂ©e Ă  terme, en raison de cette tension problĂ©matique. Une première partie de l’article est consacrĂ©e Ă  une caractĂ©risation des deux modèles en tension qui sont prĂ©sentĂ©s en tant que systèmes de contrĂ´le empruntant des trajectoires diffĂ©rentes. La seconde partie prend appui sur ces considĂ©rations thĂ©oriques et fait Ă©tat de l’expĂ©rience d’intervention des auteurs auprès d’une municipalitĂ© du QuĂ©bec. Une attention particulière est portĂ©e aux dĂ©fis et blocages rencontrĂ©s pendant cette dĂ©marche ainsi qu’à la question des modes de gestion qui sont appelĂ©s par le type de contrĂ´le et de modèle Ă©thique ayant guidĂ© cette intervention.

  • La justice aux prises avec l’Ă©thique et la performance. Eric Alt et Marie-Astrid Le Theule

    La magistrature doit aujourd’hui justifier de son Ă©thique. Les juges, les conseils de justice ou encore des organisations internationales tendent Ă  multiplier les règles et les codes.

    Le nouveau management s’inscrit cependant en rupture avec cette tendance. En imposant des indicateurs essentiellement quantitatifs, il assujettit la justice Ă  un modèle de marchĂ©, rĂ©duit les jugements Ă  une production de services et fait des juges les maillons d’une chaĂ®ne de production. Une frĂ©nĂ©sie de la performance heurte l’intĂ©gritĂ© des pratiques judiciaires.

    C’est pourquoi des approches nouvelles font une large part aux Ă©valuations qualitatives ou systĂ©miques. Elles se rĂ©fèrent notamment Ă  la jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de l’homme : le juge doit apprĂ©cier les situations concrètement, au cas par cas, et respecter une Ă©thique du procès Ă©quitable. Ces obligations sont le meilleur rempart contre les excès de la rationalitĂ© managĂ©riale.

  • La politique publique des jeux de hasard en Belgique : entre Ă©thique et objectif lucratif. Etienne Marique

    La politique belge des jeux de hasard relève du droit pĂ©nal spĂ©cial et touche donc Ă  l’ordre public. En principe les jeux de hasard sont interdits. Seuls les Ă©tablissements des jeux de hasard spĂ©cialement autorisĂ©s par la Commission des jeux de hasard peuvent ĂŞtre exploitĂ©s. Ce texte prĂ©sente une analyse du rĂ´le des pouvoirs publics ou des autoritĂ©s de rĂ©gulation Ă  propos de l’équilibre entre l’éthique et la rentabilitĂ© du secteur des jeux. La loi de 7 mai 1999 relative aux jeux de hasard marque un double souci Ă©thique. Elle a instituĂ© des règles d’incompatibilitĂ© pour les membres de l’organe de rĂ©gulation ainsi qu’une protection importante des joueurs. Les exploitants doivent respecter les exigences de la fonction.

    En janvier 2010, cette loi est modifiĂ©e pour s’étendre aux paris, aux jeux en ligne et aux jeux mĂ©dias. Les principes de dĂ©ontologie et de management se frotteront bientĂ´t Ă  de nouveaux dĂ©fis car les jeux via l’internet sont transfrontaliers. Le crĂ©dit Ă©thique de l’organe de rĂ©gulation rĂ©vèle l’importance que le citoyen accorde Ă  l’industrie du jeu. La place rĂ©servĂ©e au rĂ©gulateur face aux institutions nationales et internationales indique le rĂ´le accordĂ© Ă  l’aspect Ă©thique de la politique publique. La recherche de l’Ă©quilibre entre Ă©thique et objectif lucratif du secteur du jeu dĂ©pend des règles instaurĂ©es, mais aussi du dynamisme et de l’indĂ©pendance dont fait preuve le rĂ©gulateur.