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Résumé :
S’interroger sur une politique d’intégrité adéquate pour le secteur public d’aujourd’hui ne peut faire l’économie d’une réflexion éthique sur le rôle de celui-ci. Comme ce rôle mérite de se décliner concrètement à travers des objectifs répondant à une identification active des attentes de toutes les parties prenantes aux diverses missions du service public, il appartient au management de faire de la politique d’intégrité un outil de sa gestion. La placer à ce niveau, c’est convenir qu’elle doit dépasser le stade traditionnel d’un cadre moral dicté par l’autorité, mais qu’elle doit évoluer vers un support stimulant des comportements d’engagement actif et de prise de responsabilité. Cette prise de risques doit être encadrée par une culture du devoir de son état qui nous permet de ne pas confondre nos différents rôles, et par une formation au raisonnement éthique qui aide à transcender les conflits de valeurs. Ceux-ci, en effet, émergent tout naturellement dans un monde où l’administration doit arbitrer entre des attentes aux finalités divergentes. Pour naviguer dans cette direction, le service public belge devra surmonter cependant un éthos de la méfiance, du conflit et du mépris encore trop prégnant dans ses relations, tant internes entre agents qu’entre administration et politique et qu’entre service public et administrés.