Accueil du site - Revue Pyramides - Numéros parus - Pyramides n°10 - Le changement dans tout son Etat - La place de délégué syndical à l’épreuve de la modernisation : quel espace pour la critique sociale dans l’entreprise publique. John Cultiaux

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Résumé :

Les privatisations et modernisations des entreprises publiques, en Belgique comme dans les pays voisins, constituent des bouleversements importants et inédits de même que des phénomènes complexes. De manière générale, elles ont contribué à définir de nouvelles places ainsi que de nouvelles finalités qui ont transformé de manière radicale la nature de l’activité. L’étude que nous avons menée auprès de travailleurs peu qualifiés de deux entreprises publiques belges montre également que cette réforme profonde apparaît s’accompagner d’un phénomène d’ « épuisement de la critique » semblable à celui qu’ont constaté Luc Boltanski et Eve Chiapello dans leur observation d’un « nouvel esprit » du capitalisme. En partant de l’observation de problématiques concrètes, cet article propose de mettre à jour certains appuis de ce processus en nous attachant à la figure du délégué syndical. Dans un premier temps, nous questionnerons le sentiment d’une perte de légitimité de l’action syndicale de terrain et des obstacles auxquels doivent désormais faire face ces acteurs. Dans un second temps, nous pointerons certaines contradictions perçues par ceux-là même qui vivent ces réformes et ce qu’elles permettent d’envisager comme pistes de redéploiement de la critique sociale dans ces entreprises.