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Résumé :
Cet article traite de la construction d’actions collectives dans le cas de problèmes d’environnement touchant Ă la protection locale du patrimoine naturel. Ces problèmes touchent de nombreux acteurs, qui en ont souvent des reprĂ©sentations diffĂ©rentes, et ne constituent pas une organisation prĂ©existante. A partir de cinq cas français portant sur la protection locale du patrimoine naturel, nous souhaitons explorer l’idĂ©e selon laquelle des « cadrages », dĂ©finis comme des formes cognitives collectives qui Ă©mergent localement, issus de nĂ©gociations et d’actions, peuvent contribuer Ă l’action organisĂ©e, et nous interroger sur les diffĂ©rentes formes que peuvent prendre ces cadrages. Après avoir dĂ©fini le concept de cadrage, nous explorons sur les cinq cas deux hypothèses qui touchent aux attributs de ces cadrages : la première selon laquelle un cadrage Ă©tendu dans son objet et partagĂ© par de nombreux acteurs aide Ă l’avancement du processus d’organisation ; la deuxième selon laquelle la formalisation du cadrage favorise Ă©galement cette progression. Enfin, nous montrons que, dans certains cas, le cadrage s’appuie sur la formalisation de « projets de territoire », qui dĂ©finissent collectivement Ă l’échelle d’un territoire donnĂ© les problèmes rencontrĂ©s, les objectifs retenus et les actions dĂ©terminĂ©es pour les atteindre. Ces projets de territoire apportent une contribution importante Ă la structuration du processus.