Version intégrale sur revues.org
Résumé :
Observe-t-on, dans les collectivités locales françaises, récemment instituées en laboratoires de la modernisation publique, un recours croissant à des outils traduisant l’influence de savoirs gestionnaires voire de références issues du nouveau management public ? Pour répondre à cette question, cette contribution s’appuie sur une enquête ethnographique réalisée dans une petite ville, qui étudie les transformations des modes de recrutement et de gestion du personnel depuis le milieu des années 1990. Si la ville enquêtée n’est pas coupée des dynamiques qui traversent l’ensemble du marché du travail, l’adoption de tels outils est loin de s’imposer unilatéralement aux employeurs locaux : elle est conditionnée par les dynamiques internes du gouvernement municipal et dépend, en outre, de la chronologie propre à ce segment du marché du travail. On observe aujourd’hui un cumul de normes juridiques et de normes gestionnaires qui délégitiment les recrutements locaux et assistanciels, qui encouragent la convergence des pratiques des employeurs locaux et accentuent la bureaucratisation formelle.