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Résumé
Les réformes ayant cours dans l’administration publique québécoise, dans le mouvement du Nouveau Management Public, confrontent deux systèmes de valeurs et proposent un changement de culture qui met au défi l’ethos de service public traditionnel. Ces transformations affectent la construction identitaire des gestionnaires dont les rôles et fonctions s’en trouvent fortement altérés par les injonctions qui leur sont adressées d’être les porteurs (leaders) du changement auprès de leur personnel. Dans cette recherche, basée sur des entretiens biographiques, la construction identitaire et ses tensions sont étudiées sous l’angle de la subjectivité, dans une dialectique mettant en rapport l’expérience des sujets-acteurs et la dynamique sociale, culturelle et institutionnelle. L’analyse tente de comprendre comment ces gestionnaires parviennent à composer avec leur rôle de courroie dans l’articulation de cette réforme « générique » à leur contexte organisationnel spécifique, d’être aussi des impulseurs de changement, imputables de leurs unités administratives, alors qu’ils en subissent les tensions et paradoxes. Et enfin comment préservent-ils leur engagement et celui de leurs personnels envers l’action publique, même lorsque celle-ci, telle qu’elle s’en trouve transformée, confronte leurs valeurs, leur conception du service public et leurs convictions ?