Centre d’Etudes et de Recherches en Administration Publique

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Accueil du site - Revue Pyramides - NumĂ©ros parus - Pyramides n°19 - Les rĂ©formes de l’administration vues d’en bas - Volume III - La question de la modernisation de l’Etat dans le monde arabe : l’exemple du Maroc. Malik Boumediene

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RĂ©sumĂ© :

Traiter du sujet de la modernisation de l’Etat s’avère un exercice difficile. DifficultĂ©, dans un premier temps, du fait qu’une telle question se situe au carrefour du droit constitutionnel, du droit administratif et des droits fondamentaux. En outre, l’étude du sujet ne peut se limiter Ă  une approche strictement juridique. La modernisation de l’Etat appelle Ă  confronter les rĂ©formes juridiques Ă  la pratique. D’autre part, on constate que les termes mĂŞmes liĂ©s Ă  cette question peuvent porter Ă  discussion. C’est ainsi que Luc Rouban et Jacques Ziller considèrent qu’il est prĂ©fĂ©rable de parler non pas de « modernisation » de l’administration, qui implique un certain rejet de l’Etat, mais de « rĂ©forme administrative ». Pour certains, comme Jacques Ziller , « Derrière l’idĂ©e de modernisation se joue (…) la dĂ©finition de l’Etat et de ses missions face au marchĂ© ». Enfin, une difficultĂ© semble rĂ©sulter de l’étendue du champ que recouvre une telle notion. La notion de « modernisation » de l’Etat apparaĂ®t, si l’on peut dire, comme une notion fixe Ă  contenu variable. Pour le professeur Michel Rousset , la modernisation de l’administration implique d’une part, « le dĂ©veloppement de son infrastructure intellectuelle » et, d’autre part, « la rĂ©organisation de son infrastructure opĂ©rationnelle ». Pour Gilles Barouch et HervĂ© Chavas derrière cette notion se trouvent les idĂ©es « d’efficacitĂ© administrative » ou encore de « motivation des personnels ». Pour le professeur Jacques Chevallier , les politiques de modernisation administrative « qui se sont dĂ©veloppĂ©es (…) sous la pression des institutions financières internationales, sont sous-tendues par une volontĂ© de transformation globale des principes d’organisation de l’Etat, caractĂ©risĂ©e par les mĂŞmes idĂ©es-forces : rĂ©duire le coup de fonctionnement des services administratifs ; privilĂ©gier la performance publique (…) ; assouplir les règles de gestion de la fonction publique (…) ». Enfin, pour d’autres encore, la modernisation de l’Etat passe par la mise en place d’un « Etat modeste » , ayant une capacitĂ© Ă  innover, par l’amĂ©lioration de « la qualitĂ© de gestion dans tous les organes de l’administration », une administration crĂ©atrice et non pas exĂ©cutante, une administration oĂą existe une « responsabilisation des fonctionnaires » , une administration citoyenne , c’est-Ă  -dire dĂ©finissant de nouvelles relations avec les usagers, respectueuse de leurs droits fondamentaux et permettant Ă  ces derniers de participer Ă  la dĂ©cision.